Une coque révolutionnaire
Toujours dans les idées folles, une qui traîne dans ma tête, et qui a été mise au goût du jour, ces derniers temps, avec une avalanche de records du monde en natation, est celle du coussin d'air entre la coque et l'eau. Une combinaison de natation, qui utilise la rugosité microscopique de sa surface pour piéger une fine pellicule d'air entre elle et l'eau du bassin, permet d'obtenir un bien meilleur coefficient de pénétration dans l'eau.
Dans la nature, on trouve pratiquement toutes les matières sous trois formes différentes :
Solides, dont les molécules sont soudées les unes aux autres pour former un ensemble bien plus gros.
Liquides, avec des molécules de masse presque équivalentes, mais indépendantes les unes des autres.
Gazeuses, aux molécules tout aussi indépendantes, mais beaucoup plus légères.
Un avion, en vol, atteint des vitesses bien supérieures à celles d'un sous-marin en plongée. Cela est dû à la différence de masse entre molécules gazeuses et liquides. Le comportement des couches limites, zone de matière directement en contact avec le solide, est identique dans les deux cas. Leurs molécules roulent sur la coque. Mais l'énergie nécessaire à cette rotation devra être d'autant plus importante que les molécules seront lourdes.
L'idée consiste à glisser une couche d'air entre liquide et solide, afin que ce soient les plus légères qui roulent sur la coque au dessus, et sur la mer en dessous. L'analyse de ces couches limites, de leur rotation, afin d'éviter ou limiter toute inversion de sens, et ainsi limiter les pertes d'énergies, est à mon avis la clé du succès.
Si on dissèque une de ces combinaisons magiques, on découvre une surface rugueuse qui piège les molécules d'air, lors de son entrée dans l'eau, et permet la construction d'une pellicule d'air intermédiaire. Toutefois, le mouvement d'avance qui capture ces molécules demande beaucoup d'énergie. Un être humain normalement constitué, et qui n'est pas sous l'emprise de certains médicaments n'éprouve pas l'envie de tirer une gifle à un quelconque nageur professionnel. Et l'idée de motoriser un bateau à voiles par autre chose que la force du vent ne m'intéresse pas plus.
Néanmoins, je pense qu'il est possible de récupérer la force de l'eau sous la coque, engendrée par la vitesse du bateau, pour accélérer l'air recueilli dans la voilure, par effet venturi. Puis de construire un sandwich air/eau et l'injecter le long de la coque du bâtiment.
Évidemment, tout ceci entraîne l'apparition de nouveaux problèmes difficiles à résoudre :
La cavitation qui apparaît au-delà d'une certaine vitesse, et qui est extrêmement destructrice.
L'effet de verglas. Un bateau utilise le frottement pour se diriger. Si vous le supprimez, vous le rendez inconduisible.
...
C'est le destin de toute innovation que de défricher des terres inconnues, mais c'est aussi ce qui me plaît le plus.