Jacques ARNAUD

La citée Jardin

Aujourd'hui, il existe des voitures de ville et des voitures de champs.

A l'intérieur des villes, la sécurité de nos déplacement nous impose des contraintes de plus en plus draconiennes.

La liberté de circuler à la vitesse qui nous convient n'est plus qu'un lointain souvenir.

Je me rappelle d'un enseignant se plaignant qu'en déplaçant le panneau d'entrée d'un village, ils allaient lui faire tomber sa moyenne.

Qui se souvient qu'avant les automobilistes calculaient leur vitesse moyenne ?

Enfin, ce n'est pas si mal. A cette époque, les accidents de voiture étaient très souvent mortels.

Et je ne parle pas des embouteillages, tous les ans pour aller en Espagne.

Les temps changent...

 

Aujourd'hui, nous cherchons sans cesse à améliorer nos véhicules pour qu'ils s'intègrent le plus possible dans le flot de circulation continu. Nos assistances à la conduite sont de plus en plus sophistiquées. Et les fabriquant les plus en pointe sur le sujet se sont engagés dans la mise au point de véhicules qui fonctionnent sans intervention humaine.

 

Selon moi, ils partent dans une mauvaise direction. En effet, pour que cela fonctionne, il leur faut prendre en compte la complexité humaine. Anticiper, prévoir tous les cas de figure demande obligatoirement une technologie bien trop complexe. Donc extrêmement chère !

Pour appuyer mes arguments, rappelez-vous les difficultés qu'ont rencontré les informaticiens pour la mise au point du régulateur de vitesse. Régulateur qui n'a plus connu le moindre problème lorsque la police a décidé de verbaliser pour excès de vitesse systématiquement toutes les « victimes »...

L'être humain est une mécanique certes, mais une mécanique si complexe que l'on est loin d'en connaître toutes les ficelles. Imaginer que l'on va entièrement réussir à prévoir ses choix, son comportement, est à mon avis une erreur.

Pour espérer obtenir un résultat acceptable sur le plan de la sécurité, et pour un prix somme toute raisonnable, il est préférable de scinder la machine de l'homme, avec une interface Homme/Machine réduite au strict minimum utile...

Dans mon métier, lorsqu'on doit mettre en place ce que l'on appelle une « interface Homme/Machine » on essaye de la simplifier au maximum. On la défini en interdisant tout ce qui n'est pas utile au fonctionnement de la machine.

Étant bien entendu que c'est l'homme qui commande, pas la machine.

Sur un ordinateur, pour peu que l'on soit un peu touche à tout, on peut changer beaucoup de chose dans son fonctionnement. Sauf que, parfois ça plante.

Lorsqu'il s'agit du quotidien, pensez-vous qu'un simple « reset » suffira pour ramener tous ces gens à la vie ?

Je pense qu'il est bien plus réaliste d'imaginer un réseau et des véhicules sans intervention humaine, autre que les services de maintenance. Une gestion du flot de circulation géré par ordinateur. Avec, pour seul lien entre le consommateur et son véhicule, un écran de dialogue pour demander un trajet, une arrivée, un départ... Enfin tout ce qui est nécessaire pour aller d'un point A à un point B.

Ce réseau devra être fermé. Ce qui permettra de l'électrifier. De le rendre moins polluant, moins dangereux pour l'utilisateur, peut-être même moins bruyant (enfin, on verra). Avec une alimentation énergétique centralisée, il pourra être moins énergivore...

 

Imaginez-vous descendre les Champs Élysée accompagnés par le chant des oiseaux. Traverser une rue sans être obligé de faire attention aux voitures...

Sentir le romarin, pendu au balcon...



13/09/2009
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